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Les succès dérangeants de la "petite Schumacher" d'Iran




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LE MONDE 11.10.06 18h29 • Mis à jour le 11.10.06 18h29


Depuis qu'elle enfile les victoires sous le nez de ses adversaires, Laleh Seddigh n'est plus en odeur de sainteté au pays des mollahs. Première - et seule - femme en Iran à participer à des compétitions mixtes depuis l'instauration de la République islamique, en 1979, la championne d'Iran de vitesse automobile n'a pas été autorisée à participer à l'une des épreuves majeures sur la piste de l'Azadi Stadium de Téhéran.


Vendredi 22 septembre, la jeune femme de 29 ans se dirigeait vers sa Peugeot 206 pour prendre le départ de la course lorsque des commissaires de piste lui ont barré le chemin, invoquant des "problèmes de sécurité".

Intégrée dans le cercle fermé des pilotes de compétition à l'automne 2004 à la faveur d'un changement à la tête de la Fédération motocycliste et automobile de la République islamique d'Iran (Mafiri), elle n'a pu participer à une course dont elle avait remporté les trois éditions précédentes. Ces succès lui avaient ouvert les portes du titre national sur circuit en 2004 et 2005.

Les organisateurs avaient toutefois appelé son nom et sa voiture avait passé sans encombre les contrôles. "Alors que je me dirigeais vers la grille de départ, ils ont fermé la porte sur moi, raconte-t-elle. Ils m'ont affirmé avoir reçu une consigne de la fédération."

Hossein Shahryari, le vice-président de la Mafiri, a expliqué qu'une circulaire gouvernementale venait de mettre un terme à la mixité sportive et limitait désormais les femmes aux seules compétitions féminines. Le but de la manoeuvre n'a pas échappé à la pilote : "Les points que je n'ai pas pu engranger à l'Azadi Stadium m'empêchent de décrocher une troisième couronne."

LES RÈGLES DE L'ISLAM

Au volant de la Buick blanche familiale, "La petite Schumacher", comme on la surnomme en Iran, a été touchée par le virus de la vitesse dès 13 ans. Issue d'une famille aisée, elle a pu faire ses classes en karting. Ingénieur industriel de formation, Laleh Seddigh est aujourd'hui responsable commerciale dans l'usine de pièces détachées de son père.

Si, lors de ses prestations, les femmes sont encore peu nombreuses à la soutenir - installées dans des tribunes séparées de celles des hommes -, on estime à une trentaine le nombre de participantes à des compétitions non mixtes. Pour beaucoup d'Iraniennes, celle dont le portrait a souvent orné la "une" des magazines du pays est un symbole de la lutte qu'elles mènent contre les discriminations qu'elles subissent au quotidien. La pilote doit, malgré tout, s'accommoder de cet usage qui veut que ses victoires lui rapportent trois fois moins d'argent que celles de ses adversaires masculins.

L'affirmation au grand jour de la supériorité de l'une d'elles sur des hommes - de surcroît dans une discipline dont ils ont fait leur pré carré - n'est pas du goût des autorités religieuses au pouvoir. Lorsque des équipes de télévision sont dépêchées sur les compétitions, c'est pour s'assurer que la championne respecte les codes vestimentaires imposés aux femmes, tout en évitant de la filmer sur les podiums. "Si j'avais encore gagné, ils auraient été obligés de me montrer sur le podium cette fois-ci", ironise-t-elle.

Laleh Seddigh, qui prétend ne pas être féministe, se moque de la jalousie que suscitent ses succès auprès des hommes. Seule exception : Saeed Aarabian, l'ancien champion national, qu'elle a détrôné et qui souligne le "courage" de la jeune femme à vouloir "défendre ses droits" et à laquelle il promet "un grand avenir".

"J'espère que mon exemple va inciter d'autres femmes à me suivre. Nous représentons 60 % de la population en Iran et encore d'avantage dans les universités, plaide-t-elle. Le gouvernement devrait être attentif à cela. Il en va de l'avenir de notre pays."

"Les femmes ne sont pas championnes dans ce sport, elles ne sont que participantes, a tenu à rappeler Hossein Shahryari. Si elles respectaient d'avantage les règles de l'islam, elles n'auraient pas de tels problèmes."

Pour défendre ses droits à courir, Laleh Seddigh veut s'en référer à... une fatwa. Selon elle, un avis juridique indique qu'il n'existe pas d'interdit pour une femme à concourir contre des hommes dès lors qu'elle respecte le code vestimentaire islamique. Au-dessus de sa combinaison de pilote, elle porte toujours un manteau.

Jean-Jacques Larrochelle
Article paru dans l'édition du 12.10.06

3 commentaires:

À 7:47 AM , Anonymous Anonyme a dit...

سلام رضا جان . مرسی از نظرتون . شما هم وبلاگه خیلی خوبی دارید . رضا جان من وبلاگتونو لینک کردم . اگه شما هم وبلاگه منو لینک کنید ممنون میشم .یه سوال وبلاگه منو از کجا پیدا کردید ؟

 
À 9:50 AM , Anonymous Anonyme a dit...

salam

age momkeneh adress weblogton ra benevisid , chon man be 4,6 nafar nazar neveshtam , lotfan

 
À 7:23 PM , Anonymous Anonyme a dit...

رضا جان سلام .اسمه منو اشتباه نوشتی . اسم من سجاد هست . http://india-pic.persianblog.com/

 

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