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Alfred de Vigny

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Alfred de Vigny
(1797 - 1863)

Naissance : le 27 mars 1797

Décès : le 17 septembre 1863

Activité : Écrivain et poète français

Genre: Romantisme

Œuvre principale : Les Destinées , Cinq-Mars, Poèmes antiques et modernes, Chatterton,

Biographie

Alfred Victor, comte de Vigny est un écrivain, dramaturge et poète français né le 27 mars 1797 à Loches, Indre-et-Loire, et mort à Paris le 17 septembre 1863.

Figure du romantisme, contemporain de Victor Hugo et de Lamartine – il fréquente le Cénacle – il écrit parallèlement à une carrière militaire entamée en 1814 et publie ses premiers poèmes en 1822. Avec la publication de Cinq-Mars en 1826, il contribue au développement du roman historique français. Ses traductions versifiées de Shakespeare s'inscrivent dans le drame romantique, de même que sa pièce Chatterton (1835). Son œuvre se caractérise par un pessimisme fondamental, et une vision désenchantée de la société. Il développe à plusieurs reprises le thème du paria, incarné par le poète, le prophète, le noble, Satan et le soldat. Sa poésie est empreinte d’un stoïcisme hautain, qui s’exprime en vers denses et dépouillés, souvent riches en symboles, annonçant la modernité poétique de Baudelaire, Verlaine et Mallarmé.

Alfred de Vigny naît à la fin du XVIIIe siècle, au sein d’une famille issue de la vieille noblesse militaire. Après une vie de garnison monotone, où il passe quinze ans dans l'armée sans combattre, il fréquente les milieux littéraires parisiens et notamment le cénacle romantique de Victor Hugo. De 1822 à 1838, il écrit des poèmes, (Poèmes antiques et modernes), des romans, (Cinq-Mars, Stello), des drames (La Maréchale d’Ancre, Chatterton) et des nouvelles, (Servitude et grandeur militaires) qui lui apportent la célébrité. Après une rupture sentimentale avec Marie Dorval et la mort de sa mère, Alfred de Vigny se retire au Maine-Giraud, son domaine situé en Charente. Il goûte la solitude et veille auprès de sa femme malade et constamment alitée. De retour à Paris, il se mêle de nouveau à la vie politique et littéraire. Il parvient en 1845 à se faire élire, à la cinquième tentative, à l'Académie française. En revanche il échoue à accéder à la députation de Charente en 1848.

S’ensuivent vingt-cinq années durant lesquelles il vit presque reclus, dans sa tour d’ivoire du Maine-Giraud, avec Mme de Vigny pour seule compagnie, venant rarement à Paris. Il écrit peu, médite et lit beaucoup. Il décède d’un cancer de l’estomac, après une lente agonie qu’il supporte avec patience et stoïcisme. Son recueil posthume Les Destinées est publié en 1864. Son Journal est révélé en 1867.

Une vie de désillusion:

Débuts dans les armes:

Alfred de Vigny naquit à Loches, en Touraine, dans une famille d'ancienne noblesse; son éducation fut fortement marquée par le culte des valeurs aristocratiques. Après la tourmente révolutionnaire, qui les laissa ruinés, les Vigny s'installèrent à Paris.

À la chute de l'Empire en 1814, Alfred de Vigny, conformément à sa naissance, entra avec le grade de sous-lieutenant dans les compagnies rouges ou Gendarmes du roi. Son plus brillant fait de guerre se limita cependant à escorter la calèche de Louis XVIII fuyant le retour de Napoléon en 1815. Pendant dix ans, il mena une vie de garnison qu'il trouva assez morne: ses premiers rêves, ceux des gloires militaires, étaient irrémédiablement déçus.

Fréquentation du Cénacle:

Il tira profit du temps libre que lui laissait la vie militaire pour lire - notamment Byron - et faire ses débuts dans la carrière des lettres. En 1820, il fut introduit au sein du Cénacle, groupe littéraire qui s'attachait à définir les idées du romantisme naissant. Il se lia d'amitié avec Victor Hugo, qui fit paraître ses premiers poèmes dans sa revue, le Conservateur littéraire, dès 1822. C'est par un poème philosophique, Eloa ou la Sœur des anges (1824), qu'Alfred de Vigny fut révélé au grand public.

Après avoir quitté l'armée en 1827, Vigny épousa une jeune anglaise, Lydia Bunbury, et s'installa définitivement à Paris, où il publia coup sur coup Poèmes antiques et modernes (1822-1841), recueil qui réunit ses poèmes publiés en revue, et Cinq-Mars (1826), roman qui devint très populaire. Hugo lui-même écrivit dans la Quotidienne du 30 juillet 1826 un article élogieux sur ce roman « admirable »: « La foule le lira comme un roman, le poète comme un drame, l'homme d'État comme une histoire ».

Admirateur de Shakespeare, Vigny contribua à faire connaître en France le grand dramaturge en traduisant en vers quelques-unes de ses pièces, notamment Othello, le More de Venise, qui fut représenté à la Comédie-Française le 24 octobre 1829.

Lui-même se lança bientôt dans la carrière dramatique et, après quelques essais, une pièce historique, la Maréchale d'Ancre (1831) et un proverbe Quitte pour la peur (1833), il rencontra le succès avec Chatterton (1835). Représentée à la Comédie-Française, la pièce était interprétée entre autres par Marie Dorval, maîtresse de Vigny, qui fut très applaudie dans le rôle de Kitty Bell. La pièce reprenait le thème d'un roman philosophique, Stello, que Vigny avait écrit trois ans plus tôt et dans lequel il développait l'idée du poète « paria » de la société moderne. C'est également ce thème que le poète développa dans Servitude et Grandeur militaires (1835) en racontant l'histoire d'un officier placé entre sa conscience d'homme et son devoir de soldat.

Époque des désillusions:

À la suite de la mort de sa mère, de sa rupture avec Marie Dorval (1837) et de brouilles successives avec ses anciens amis du Cénacle, Vigny se replia dans une solitude amère. Il en sortit néanmoins pour briguer un siège à l'Académie française, entreprise où il rencontra de sérieuses oppositions. C'est seulement après six candidatures malheureuses qu'il finit par être élu, en 1845. Pendant ces années sombres, il composa également de nombreux poèmes, comme « la Mort du loup » (1843), « la Flûte » (1843) ou « le Mont des Oliviers » (1844), qui furent rassemblés plus tard sous le titre les Destinées (posthume, 1864). Ce recueil constitue son testament philosophique.

S'étant progressivement rapproché des valeurs républicaines, Alfred de Vigny s'enthousiasma pour la révolution de 1848 et espéra jouer un rôle politique dans la IIe République. Le peu de voix recueillies par sa candidature de député en Charente lui apportèrent une nouvelle désillusion. Il se retira alors à la campagne, où il vécut jusqu'en 1853 pour y soigner sa femme devenue infirme - elle mourut en 1862. Il revint ensuite à Paris, composa quelques poèmes et rédigea des notes sur sa vie qui furent recueillies dans Journal d'un poète (posthume, 1867). Il mourut des suites d'un cancer.

Poète et paria dans la société moderne:

Poète, romancier et auteur dramatique, Vigny est l'une des figures marquantes du romantisme en France. Son œuvre se caractérise par un pessimisme fondamental, qui se fit de plus en plus prégnant au cours de sa vie et de sa production. Sa vision désenchantée de la société va de pair avec un thème qu'il développa à plusieurs reprises, celui du « paria ».

Empruntant les traits tantôt du poète, tantôt du noble, parfois aussi du soldat, ce dernier est toujours un avatar de Vigny lui-même. S'il eut recours à des procédés et à des formes classiques en matière de versification, il se montra novateur en revanche dans l'utilisation qu'il fit des symboles - notamment des symboles bibliques -, qui annonce la modernité poétique de la fin du siècle.

Bibliographie

Le Bal (1820)
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Poèmes (1822)
Éloa, ou La sœur des anges (1824)
Poèmes antiques et modernes (1826)
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Cinq-Mars (1826)
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Othello (1829)
La maréchale d'Ancre (1831)
Stello (1832)
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Quitte pour la peur (1833)
Servitude et grandeur militaires (1835)
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Chatterton (1835)
Les Destinées (1864)
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Journal d'un poète (1867)
Œuvres complètes (1883–1885)
Daphné (1912)
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Les Destinées

Destinées sont des poésies philosophiques par Alfred de Vigny, qui ont paru en 1843 et 1854 dans la Revue des Deux Mondes, et ont été réunies en un recueil posthume (Paris, 1864).

Les Destinées possèdent la particularité d'exposer réellement des conceptions philosophiques et morales. La philosophie de Vigny est un pessimisme extrêmement élevé, qui aboutit à la résignation et à la pitié. Il ne sert à rien de prier ou de se plaindre : il faut obéir passivement à la destinée. L'honneur consiste dans l'accomplissement silencieux d'une tâche incompréhensible. Dans la pièce qui ouvre le volume, Alfred de Vigny nous montre les Destinées antiques pesant du pied de chaque homme ; Le Christ arrive ; l'âme humaine espère un moment être délivrée de la fatalité ; les Destinées, inquiètes, redemandent à Dieu leur ancien empire, qui leur est rendu par la Grâce.

Les poèmes les plus fameux de ce recueil sont : Les Destinées (1849), La Maison du Berger (1844), La Mort du loup (1843), La Bouteille à la Mer (1853), Le Mont des Oliviers (1862) et l'Esprit pur (1863).

(Recueil : Les Destinées)

Les Destinées
La Maison du Berger
Les Oracles
La Sauvage
La Colère de Samson
La mort du loup
La flûte
Le Mont des Oliviers
La Bouteille à la mer
L'Esprit Pur

Cinq-Mars:

Cinq-Mars (1826) est considéré comme le premier grand roman historique français, genre mis à la mode en Angleterre par Walter Scott dès 1819 et bientôt en vogue dans toute l'Europe. L'action du roman se situe au début du XVIIe siècle et a pour cadre la cour du roi Louis XIII. Il relate l'histoire du marquis de Cinq-Mars qui, homme de bravoure et de fermeté, sut gagner l'estime du roi en organisant un mouvement d'opposition au très puissant cardinal de Richelieu, lequel tenait le roi sous sa dangereuse influence. Par cet acte de bravoure, Cinq-Mars espérait conquérir l'amour de Marie de Gonzague; cependant, des manipulations, des complots, des trahisons diverses amenèrent finalement le roi à abandonner son champion et permirent à Richelieu de triompher.

En choisissant cet épisode historique et en magnifiant le personnage de Cinq-Mars, Vigny prenait délibérément partie en faveur d'une aristocratie restée fidèle à l'idéal chevaleresque. Pour servir son propos, il modifia les faits historiques de manière sensible: l'histoire, en effet, rapporte que l'entreprise de Cinq-Mars était davantage dictée par l'ambition personnelle que par la fidélité au roi.

Au-delà des débats critiques assez vains qui s'engagèrent à l'époque sur ce sujet (Sainte-Beuve reprocha à l'auteur ses inexactitudes historiques), il reste, créé sous la plume de Vigny, un personnage rebelle et ténébreux, incarnant la figure idéale du romantisme légitimiste.



Cinq-Mars ( Une conjuration sous Louis XIII ) >>>>>>>> lisez

Romans de la désillusion:

Après Cinq-Mars, Vigny abandonna le roman historique pour se consacrer au « roman philosophique », selon sa propre expression, c'est-à-dire à des récits qui seraient l'expression philosophique de sa désillusion. Le premier, Stello (1832), est un récit sur la fatale destinée des poètes, le second, Servitude et Grandeur militaires (1835), est un récit sur la fatale destinée des soldats.
Dans ces deux romans, Vigny propose une même épopée de la stérilité, dominée par son amertume et son pessimisme: le lecteur y assiste à la mort de toute spiritualité, et constate le destin cruel que la société réserve aux êtres noblement dévoués à leur idéal, c'est-à-dire le poète, le soldat ou le croyant.

Stello (1832) >>>>>>>> lisez

Servitude et grandeur militaires (1835 ) >>>>>>>> lisez

Chatterton:

Marquée par l'influence du romantisme anglais, cette pièce (1835) est librement inspirée par la vie du poète anglais Thomas Chatterton. Dans la pièce de Vigny, Chatterton est un jeune poète londonien, incarnation parfaite de l'esprit romantique. Il compose anonymement ses œuvres et vit misérablement dans une chambre louée à l'industriel John Bell, un « nouveau baron du monde moderne ». Dans son combat, Chatterton reçoit l'appui de l'épouse de John Bell, Kitty, dont il est amoureux, et celle d'un quaker qui se dit vivement anticapitaliste au nom des valeurs religieuses.

L'élévation de pensée et de sentiment de Kitty Bell et de Chatterton s'oppose de façon manichéenne à la vulgarité des viveurs, à la suffisance des gens en place. Différents quiproquos , interprétés comme les manifestations de l'acharnement du destin, mènent Chatterton au désespoir: il voit la paternité de ses œuvres contestée et Kitty se détacher de lui. Vaincu après une lutte inégale, il finit par brûler ses manuscrits avant de se donner la mort.

La pièce ne développe pas une intrigue complexe, mais peint la descente aux enfers du héros, donnant au romantisme une de ses expressions les plus contenues et les plus denses. Vigny y aborde son thème le plus cher, celui du poète paria, méconnu et méprisé dans la société moderne, qui le condamne à la solitude, à l'incompréhension, à la persécution et à la misère.

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( voir Romantisme français )

suite


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