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Les prix littéraires

Les prix littéraires

L'automne, c'est la saison des prix mais aussi des feuilles mortes non publiées ! De façon assez surprenante les prix littéraires, contestés largement par le public et les journalistes, se vendent toujours très bien. Chaque année, nous avons droit aux habituelles dénonciations : celle du complot Galli-Gras-Seuil (Gallimard, Grasset et Seuil) et celle du soi-disant « choix » des jurés fortement dicté par leurs copains éditeurs. Amnésie ou futilité d'une culture dominée par la mode et les médias, nous sommes juges mais aussi responsables, nous, en tant que lecteurs et acheteurs.Le constat est là : l’auteur primé a toutes les chances de ne plus avoir à se soucier des tracas alimentaires de sa prochaine décennie, surtout s’il remporte le Goncourt qui traditionnellement assure en moyenne des ventes à 300 000 exemplaires. Comme le dit Pascal Lainé (lauréat du Goncourt pour La Dentellière et du Médicis pour La Révolution), « le prix Goncourt est un cas d'espèce où le ridicule, bien loin de tuer,fait vivre, nourrit un romancier, ou du moins son image, jusqu'à la fin de ses jours, sans doute. »Afin de vous aider à vous y retrouver dans cette surenchère de prix,voici une petite présentation classée par ordre de date de remise des prix. Vous y trouverez la raison de leur création .

Le prix du roman Fnac

Le prix du roman Fnac a été créé en 2002. Prix populaire, le jury est constitué de 300 libraires et de 300 adhérents. Il est décerné au mois de septembre à Paris.

Le prix Prométhée de la nouvelle

Le prix Prométhée est destiné à promouvoir l'auteur inédit d'un recueil de nouvelles d'_expression française (on n'ayant été publié qu'à compte d'auteur).Le jury, constitué de vingt écrivains et critiques internationaux, se réunit à l’initiative de M. Guy Rouquet, fondateur du prix et président de l’Atelier Imaginaire. Il est décerné au mois d’octobre à Lourdes est édité par Le Rocher.

Le prix Max-Pol Fouchet (poésie)

Le prix Max-Pol Fouchet est destiné à promouvoir un poète francophone,inconnu ou méconnu. Le jury se réunit à l’initiative de M. Guy Rouquet,fondateur du prix et président de l’Atelier Imaginaire. Il est décerné au mois d’octobre à Lourdes et édité par Le Castor astral.

Le prix RFO

Le prix RFO a été fondé en 1995 pour saluer le talent singulier des écrivains originaires des territoires et départements d'outre-mer. En 2001, il s'est ouvert aux écrivains d'Afrique, de l'Océan Indien, et de la Caraïbe. Le Prix récompense une oeuvre littéraire de fiction éditée en français et parue l'année précédant la remise du prix. Le jury est composé de personnalités du monde culturel et littéraire. Depuis 2002,Daniel Picouly en est le Président. Le prix RFO est décerné annuellement à la mi-octobre et le lauréat reçoit un chèque d'un montant de 5 000 €.

Le prix Planeta

Le prix Planeta a été fondé par l’éditeur José manuel Lara en 1952 pour promouvoir les écrivains espagnols. Il ne récompense que des romans inédits écrits en castillan. Le jury, composé de sept prestigieuses personnalités des lettres espagnoles, est désigné par la maison d’éditions Planeta. Équivalent du Goncourt en France, il est décerné annuellement en octobre. Plus ancien, un peu moins solennel que le prix Cervantès crée en 1974, le prix Planeta, est l'autre prix le plus célèbre en Espagne. Il est de plus en plus convoité (plus de 500 manuscrits reçus en 2002). Le gagnant remporte la coquette somme de 600 000 euros, et le finaliste 150 000 euros.

Grand Prix de l'Académie française

Le Grand Prix du roman de l'Académie française a été créé en 1918 et il couronne un roman publié dans l’année, parmi une douzaine, puis trois titres sélectionnés - on ne peut faire acte de candidature - par une commission restreinte de douze membres. Le lauréat se voit remettre un chèque de quinze milles euros. Proclamé à la fin octobre à l’Académie française, il donne le coup d’envoi des grands prix littéraires de l’automne.

Le prix Fémina

Crée en 1904 par 22 collaboratrices de la revue Vie heureuse, ancêtre de la revue Fémina, sous la houlette d'Anna de Noailles (1876-1933). Ce prix est attribué à Paris, au début du mois de novembre de chaque année, quelques jours avant le prix Goncourt. Il a pour but de lever l’interdiction (tacite du Goncourt) de couronner une femme sans pour autant y interdire l’accès aux hommes.Il espère ainsi encourager les lettres et rendre plus étroites les relations de confraternité entre les femmes de lettres. En 1951 le nombre de jurées est réduit à douze, chiffre maintenu depuis.Sa particularité : le juré est exclusivement féminin. Le jury opère une sélection d'après les livres publiés dans l'année.

Le prix Médicis

Crée en 1958 par Mme Gala Barbisan et Jean-Paul Giraudoux qui désirait fonder un prix « pas comme les autres ». Composé de dix membres à sa création, avec cinq hommes et cinq femmes, le jury est aujourd’hui passé à douze. Il est décerné – le même jour que le Fémina – soit le dernier lundi de novembre, au Cercle Interallié.Il est destiné à un ouvrage récent édité dans les douze mois précédents et apportant un style et un ton nouveaux dans trois catégories : prix Médicis (roman, récit, nouvelles), prix Médicis étranger (roman étranger) et prix Médicis essai. Les gains remis au lauréat sont de mille euros.L’auteur en principe débute ou n’a pas encore une notoriété correspondant à son talent.

Le prix Goncourt

Crée le 21 décembre 1903 par testament d'Edmond de Goncourt en mémoire de son frère Jules, tous deux historiens et écrivains. Ce prix est attribué au début du mois de novembre de chaque année, au restaurant.Drouant, à Paris.Son but est d’encourager les lettres, assurer une vie matérielle à un certain nombre de littérateurs et rendre plus étroites leurs relations de confraternité. Destiné à un ouvrage en prose publié dans l'année, il est attribué presque exclusivement à un roman. Son jury est composé de dix membres et les gains remis au lauréat sont de dix euros.

Le prix Renaudot

Depuis le début du siècle, les journalistes et critiques littéraires réunis chez Drouant attendaient de plus en plus impatiemment l'attribution du prix Goncourt. En 1926, dix d'entre eux constituent à leur tour un jury et créent leur prix littéraire. Ils lui attribuent le nom du premier gazetier français, fondateur sous Louis XIII de La Gazette de France : Théophraste Renaudot Décerné le même jour que le prix Goncourt, le prix Renaudot a été crée avec l’ambition d’être un « anti-Goncourt ».Il est destiné à un roman, à un récit ou à un recueil de nouvelles édité dans les 12 mois précédents et apportant un style et un ton nouveau.Aucun auteur ayant obtenu un des grands prix littéraires dans les cinq années précédentes ne peut obtenir le Renaudot, sauf s’il devait être décerné à l’unanimité. On a coutume de dire que le Prix Renaudot répare les éventuelles injustices du Prix Goncourt. Deux livres sont désignés au cas où le lauréat du Renaudot aurait déjà le Goncourt.Création en 1996 d’un prix Renaudot pour les essais.

Le prix Goncourt des lycéens

En 1988, la Fnac, en collaboration avec le rectorat de Rennes et avec l'attention bienveillante de l'Académie Goncourt, lance le premier prix Goncourt des lycéens, qui a acquis aujourd’hui la reconnaissance d’un véritable prix littéraire.Son but : donner à l’ensemble des lycéens de France la possibilité de s’immerger dans la vie littéraire en décernant son propre prix.Le prix Goncourt des Lycéens a été créé en 1988, par la Fnac et le Rectorat de Rennes pour donner aux jeunes l’envie de lire, le goût de l’écrit et de l’échange. Depuis il est devenu un rendez-vous où les débats sont toujours passionnés, avec les milliers de lycéens concernés,les centaines de livres en circulation dans les classes, un choix et un verdict libres et indépendants, les partenaires engagés. Il est décerné par un jury de quelques 1500 lycéens issus de 50 lycées de toute la France.

Le prix Interallié

La particularité du prix Interallié, c’est de ne pas avoir de statut. Il est né comme une farce en 1930, par une trentaine de journalists attendant, au Cercle interallié, la remise du prix Fémina. A l’époque, personne n’a cru qu’il survivrait longtemps. Il est le seul grand prix d’automne qui ne soit remis que dans une catégorie, celle du roman français.Récompensant le roman d'un journaliste, ce prix est attribué en novembre de chaque année, après le prix Goncourt, au restaurant Lasserre, à Paris.Le jury se compose de 10 journalistes masculins, élus à l’unanimité et auxquels se joint automatiquement le lauréat de l’année précédente.Si le Fémina existait alors l’Interallié se devait de faire bonne figure !

Le prix Wepler-Fondation La Poste

Créé en 1998 à l'initiative de la librairie des Abbesses, avec le soutien de la Fondation La Poste , le Prix Wepler-Fondation La Poste,émane de la sphère de la librairie indépendante. Chaque année, il distingue, au mois de novembre, deux auteurs contemporains dans la tourmente de la rentrée littéraire. Son défi : mettre tout en œuvre pour offrir à un certain nombre d'auteurs, premiers romans et auteurs confirmés, une réception riche, vivante et libre. Il entend, par son mécénat et en toute liberté, leur rendre un hommage neuf. Cherchant à remettre la littérature au centre par un système tournant, il tentera de dissiper une certaine confusion dans l'échelle des valeurs littéraires,en privilégiant des styles, des écritures, des mots comme on n'en trouve plus que rarement sur le marché des mots. Il fonctionne avec un système de jury tournant, accueillant des journalistes, des libraires, des lecteurs passionnés venant de tous les horizons, ainsi qu'une détenue de longue peine. Le prix est doté d'une somme de 10 000 euros et d'une somme de 3 000 euros pour la mention spéciale qui récompense une audace,un excès, une singularité résolument en dehors de toute visée commerciale. La remise du prix a lieu en novembre à la brasserie Wepler.

Le prix du roman Populiste

Seul prix décerné dans le monde des lettres issu d’un mouvement littéraire important aujourd’hui encore étudié à l’université : le populisme... Sans aucune relation avec la dérive du mot " populisme "dans le champ politique, ce prix récompense des œuvres ancrées dans la réalité sociale en montrant des personnages aux prises avec la société. Une veine avec laquelle ont renoué aujourd’hui bon nombre de jeunes écrivains et cinéastes. L’autre particularité de cette distinction est son nomadisme. En effet chaque année une ville de province accueille et dote le prix à l’occasion de sa Fête du livre.

Le prix Nobel de littérature

Un des cinq prix annuels instaurés par l'industriel et chimiste suédois,Alfred Nobel (1833-1896), récompensant les bienfaiteurs de l'humanité.L'Académie Suédoise remet un chèque d'un million deux cent mille euros au lauréat. Quatre autres prix sont décernés pour la physique, la chimie, la physiologie et la paix. Un autre prix fut créé en 1968 : le prix Nobel d'économie politique.

Le prix du Livre Inter

Paul-Louis Mignon crée en 1975 le prix du Livre Inter. Prix populaire, il s'inscrit tout naturellement dans le quotidien de France Inter et de ses auditeurs, auxquels ce rendez-vous est désormais familier.Vingt-quatre auditeurs distinguent chaque année, sous la présidence d'un écrivain de renom, leur roman préféré.Ce prix rassemble au-delà des jurés, des milliers de lecteurs autour d'un livre et souvent d'un nouvel auteur. Les libraires envoient leur choix de livres préférés d'une part, et des lecteurs envoient des lettres de motivation d'autre part. Une sélection de 24 lecteurs est faite pour constituer un jury, 12 femmes et 12 hommes, "sous" la présidence d'un grand écrivain (Djian, Le Clézio, Pennac ...). Le jury choisit à bulletin secret et en toute indépendance, parmi la liste de livres préférés des libraires.Il est attribué en mai- juin de chaque année, à la Maison de la radio, à Paris.

Le prix France Culture

Prix créé en 1979 par France Culture pour récompenser des auteurs importants dont l'oeuvre n'est pas encore très connue du grand public.Il est attribué au printemps (en mars), dans le cadre du Salon du Livre de Paris, à un roman français et un roman traduit, par un jury compose de journalistes producteurs littéraires à France Culture et de libraires.

Le prix du livre oublié

Prix né en 2002 à l’initiative du libraire Michel Sakarovitch : « Pour nous affranchir de la pression d’une actualité littéraire trop abondante et de valeur inégale, nous avons convié nos clients-lecteurs à faire découvrir (et à découvrir ou redécouvrir) des ouvrages anciens mais de qualité. En septembre, plus d’une centaine de livres ont émergé des mémoires de nos lecteurs. Après une première sélection en janvier qui excluait ceux édités depuis moins de dix ans ainsi que les éditions non parues en poche (afin d’éviter toute assimilation mercantile abusive),nous avons demandé au jury, constitué de volontaires, de proposer un classement. Suite à des discussions passionnantes et passionnées, les jurés ont lu avec un grand sérieux les douze titres retenus. En juin,une soirée amicale clôture cette belle aventure, avec une présentation par les jurés eux-mêmes des ouvrages finalistes ainsi qu’une lecture d’extraits par des comédiens. »

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